Contexte

Imaginez

... que l’écriture soit un pouvoir divin. Que tout ce qui est décrit sur une feuille de papier prenne forme. La découverte de ce phénomène, au XVII^ème siècle, a bouleversé la société de l’époque. D’abord les papercuts, êtres d’encre et de papier, furent les serviteurs dociles d’une humanité encore étonnée des possibilités qui lui étaient offertes. Puis naquit la crainte. D’un côté, les écrivains, grisés par leur pouvoir, cherchèrent à le protéger de plus en plus violemment. De l’autre, les politiciens, effrayés devant la menace que représentait ce pouvoir nouveau pour le leur, s’y attaquèrent dans la volonté de le détruire totalement. Une guerre éclata à l’aube du XVIII^ème siècle, et donna en 50 ans raison aux seconds. Le papier disparut des étalages, des bureaux et des usines de la planète, et l’histoire fut altérée de telle sorte que plus personne ne soit tenté d’écrire le monde à sa guise.

  Aujourd'hui

... en 1902, le monde se porte bien. Trop bien même, pour certains. Le progrès technique semble sans bornes, alternant entre la puissance de la machine à vapeur et les prouesses de l’électricité. La politique internationale va au mieux, et tous les gouvernements ne cessent de se montrer des marques de leur considération respective. La société aussi accède à des conditions de vie plutôt satisfaisantes. Que demander de plus ?
Ce serait sans compter le pouvoir du papier, maté en apparence, mais toujours en question. Nombreux sont ceux qui découvrent le pouvoir du papier et la Grande Guerre qu’il a provoqué, par des voies plus ou moins officielles. Le secret est partagé entre dirigeants, et détenu par les plus hauts placés de chaque pays, chargés en premier lieu d’empêcher sa révélation sous toute autre forme. Mais d’autres y accèdent hors de ces voies, et leurs intentions sont pour le moins variées. L’écriture manuscrite réapparaît dans l’ombre, et peine à être totalement empêchée.

  Ceux qui savent

... quels pouvoirs détient le papier se sont vite scindés en plusieurs camps. Certains voient la falsification de l’histoire comme une trahison des États au peuple, et s’évertuent à découvrir dans quelle mesure ils ont été trompés. D’autres font de l’écriture un loisir ou un thème de recherches, et la pratiquent en cachette avec des ressources inédites : challenges de création, duels d’écrivains et réunions littéraires apparaissent ponctuellement partout dans l’ombre des caméras de surveillance. Pour ces deux parties, la discrétion est la plus grande des armes, leur permettant d’assurer les droits encore en leur possession.
Il existe pourtant une autre faction, aux ambitions bien plus concrètes. Partageant les sentiments des deux précédentes, elle cherche à surpasser leurs résultats en permettant à nouveau aux écrivains de reparaître dans un monde qui devrait déjà les accepter. Grandissant dans l’ombre, le groupe de ceux qui se proclament “Libérateurs” multiplie les manifestations du pouvoir des papercuts, et inquiète tous les autres, qui craignent une nouvelle Grande Guerre. Mais plus encore, ce sont les intentions des mystérieux chefs de file du mouvement qui créent la suspicion chez ses opposants. Cherchent-ils vraiment une cohabitation pacifique des écrivains avec le reste du monde ?

 

  Maintenant,

... la question vous est posée. Vous êtes un citoyen de ce monde, peut-être voué à un grand avenir.
Choisirez-vous d’ignorer ce que l’on vous cache, et de faire progresser la société autrement ?
Préférez-vous combattre ceux qui l’empêchent de survivre telle qu’elle est ?
Faites-vous partie de ceux qui cherchent la vérité ?
Ou de ceux qui veulent la faire partager au monde entier ?

© Codage original par Hishaköteki pour Epicode.